Conférence sociale... rien ne marche

François Hollande a annoncé la fin de la grande conférence sociale annuelle. La formule était-elle dépassée ? Rappelons d'abord que, sous le précédent chef de l'Etat, un rendez-vous annuel permettant de définir la feuille de route sociale et la place réservée aux négociations des partenaires sociaux avait déjà été instauré. François Hollande a repris et amplifié cette procédure. Mais celle-ci, comme toute formule nouvelle, finit tôt ou tard par être frappée d'obsolescence. La dernière édition, à l'été 2014, avait été marquée par la non-participation d'une partie des syndicats, comme FO et la CGT. François Hollande en tire les conséquences. C'est un choix pragmatique : il voit bien que le dialogue social est plus difficile. L'actuelle négociation sur le dialogue social en entreprise en témoigne et les prochains rendez-vous, sur les retraites complémentaires et sur une éventuelle suite à l'accord sur la sécurisation des parcours professionnels, s'annoncent eux aussi tendus. Dans ce contexte, l'Elysée a compris qu'il aurait été difficile et risqué de repartir dès l'été prochain sur le même mode opératoire et de tenter de planifier un an de négociations. C'est un changement de forme, pas de fond. La nouvelle approche, avec des rendez-vous par dossier, se veut plus pragmatique, mais l'Elysée ne tourne aucunement le dos au dialogue social, dont le chef de l'Etat a au contraire réaffirmé l'importance et le rôle central. Mais il sera de plus en plus difficile car il y a clairement un durcissement de la base côté patronat et, côté syndicats, la CFDT ne peut pas éternellement tout porter toute seule. L'Elysée s'impatiente d'avoir un accord sur le dialogue social en entreprise. Sa refonte est-elle si urgente et cruciale ? Le thème est complexe, l'accord en préparation aussi, et l'on peut comprendre que des chefs d'entreprise ne jugent pas cette question prioritaire. Mais un échec serait préjudiciable à tout le monde. Créer une instance unique de représentation du personnel, revoir le nombre et la périodicité des négociations obligatoires permettraient une réelle simplification pour les entreprises. Pour les syndicats, le dialogue social serait renforcé parce qu'il serait clarifié et recentré sur l'essentiel. En outre, ils obtiendraient une forme de représentation des salariés dans les TPE, même si elle est limitée.