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Julien le touriste
28 août 2019

Le Haut Karabah

L’utilisation de la force pour assouplir la position de l’Arménie semble avoir ses limites vu qu’elle ne donne pas entière satisfaction. Aussi, depuis quelques mois la stratégie adoptée par le clan Aliev est de se montrer conciliant en mettant de côté les discours belliqueux et/ou agressifs. De même, les violations du cessez-le-feu ont fortement baissé que ce soit à la frontière arméno-azerbaidjanaise ou mieux encore à la ligne de contact entre les forces armées de l’Artsakh et celles de l’Azerbaïdjan. Il n’en demeure pas moins que l’achat massif et continuel d’armements par Bakou - qui se solde souvent par des achats identiques, certes en moins grand volume, côté arménien, finit par peser sur le budget, d’où le virage constaté. Toutefois, un changement de tactique ne signifie pas forcément un changement de stratégie. Le but ultime de Bakou - inchangé depuis des décennies, est de récupérer l’intégralité de ses territoires, et pourquoi pas une partie de l’Arménie, considérée par Aliev comme terre azerbaidjanaise. Côté arménien le gouvernement affirme poursuivre la politique étrangère des gouvernements précédents, notamment en ce qui concerne le conflit du Haut-Karabakh, insistant sur la participation de Stépanaguerd aux négociations. Un changement notable a été constaté dans le comportement des Azerbaidjanais et ce depuis l'entretien des dirigeants arménien et azerbaïdjanais en marge du Sommet de la Communauté d'États indépendants à Douchanbé en septembre dernier. Il y a forcément une raison autre que le nouveau dirigeant à la tête de l’Arménie. Le président Poutine est au pouvoir depuis 1999, la politique étrangère de Moscou a changé en conséquence. Suite aux déboires avec l’Ukraine et la Crimée, l’union européenne a sévi mettant l’embargo sur nombre d’échanges. Si le refroidissement des relations turco-américaines lui a apporté une certaine satisfaction, lui permettant notamment d’améliorer grandement ses relations avec Erdoğan avec la mise en œuvre de South Stream, la guerre larvée dans le Haut-Karabakh commence à lui peser, malgré les ventes d’armes et le commerce florissant avec les belligérants. Je ne serai pas étonné d’apprendre que lors du Sommet de Douchanbé le camarade Poutine ait susurré quelques mots à l’oreille d’Ilham Aliev, fils de son ancien collaborateur, le général du KGB Heydar Aliev. De son côté le président biélorusse, Alexandre Loukachenko, un fidèle de Poutine et grand ami de l’Azerbaïdjan, a discrètement proposé que la restitution de plusieurs districts à Bakou ferait progresser grandement la résolution du conflit du Haut-Karabakh. Pourquoi pas ; encore faut-il qu’Aliev fasse un geste significatif de même importance, et ça personne n’en pipe mot, à commencer par l’intéressé. Un peu facile de clamer ce que les autres doivent faire.

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Julien le touriste
  • Julien le Touriste est le parcours bloggué de Julien, un touriste de la vie qui apprécie à peu près toutes les expériences tant qu'elles permettent d'en apprendre un peu plus sur soi et les autres.
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